La parité a pour objectif un partage équilibré du pouvoir entre les sexes et donc une représentation égale des hommes et des femmes dans tous les organes de décision de la vie publique. Elle vise à ce que les femmes et les hommes participent à égalité aux processus de décision politique, c’est-à-dire qu’ils partagent la faculté de prendre les décisions qui affectent le bien commun.
Le concept de parité, tel qu’il est né au sein des instances du Conseil de l’Europe, se distingue de la notion de quotas.
Le quota s’inscrit dans une logique d’action positive. Il se définit comme un ensemble de mesures préférentielles destinées à un groupe donné (ici les femmes) afin de remédier à une inégalité de fait (ici l’exclusion de la vie politique). Le quota s’inscrit dans une logique de rattrapage. Il s’agit d’encourager les femmes à participer, dans une proportion donnée, au pouvoir politique tel qu’il s’est constitué au fil des siècles. Il est donc limité dans le temps et est amené à disparaître dès que les femmes auront acquis la juste place qui leur revient dans les assemblées élues et au sein des gouvernements.
La parité, au contraire, part du principe que la dualité sexuelle est une donnée constitutive de l’humanité et qu’à ce titre, les hommes et les femmes doivent partager le pouvoir. Ces partisans cherchent à rompre avec la logique d’assimilation au masculin et souhaitent élaborer un système politique nouveau dans lequel les débats et les décisions sont le fait d’hommes et de femmes paritairement.
En Belgique, toutefois, le débat théorique opposant les tenants de la parité aux partisans des quotas n’a pas eu lieu, si ce n’est dans des cercles très fermés. Les partisans et les opposants aux mesures en faveur de l’égalité en politique utilisent, tour à tour dans le débat qui les opposent, des arguments relevant de la logique de l’action positive ou de la parité, sans réellement faire de distinction entre les deux types de mesure.