La violence entre partenaires constitue la forme la plus courante de violence subie au sein de la famille ou du foyer.
Définition
On entend par violences dans les relations intimes un ensemble de comportements, d'actes, d'attitudes, de l’un des partenaires ou ex-partenaires, qui visent à contrôler et dominer l'autre. Elles comprennent les agressions, les menaces ou les contraintes verbales, physiques, sexuelles, économiques, répétées ou amenées à se répéter portant atteinte à l’intégrité de l’autre et même à son intégration socioprofessionnelle.
Ces violences affectent non seulement la victime, mais également les autres membres de la famille, parmi lesquels les enfants. Elles constituent une forme de violence intrafamiliale.
Les violences dans les relations intimes sont, le plus souvent, la manifestation, dans la sphère privée, des relations de pouvoir inégales entre les femmes et les hommes encore à l’œuvre dans notre société.
Cette définition s’inscrit dans le même cadre que la définition de la violence entre partenaires telle qu’adoptée par le Collège des Procureurs-Généraux qui considère la violence entre partenaires comme : toute forme de violence physique, sexuelle, psychique ou économique entre les époux ou personnes cohabitant ou ayant cohabité et entretenant ou ayant entretenu une relation affective et sexuelle durable.
Quelques chiffres et constats
Pour rappel, l'Institut a relevé en 2010 dans le cadre de son étude Les expériences des femmes et des hommes en matière de violence psychologique, physique et sexuelle qu'une femme sur sept a été confrontée à au moins un acte de violence commis par son (ex-) partenaire au cours des 12 derniers mois.
Il apparaît que dans la grande majorité des cas, les auteurs de ces violences sont des hommes et les victimes, des femmes.
Le terme de « femmes battues » couramment utilisé ne rend pas compte de la totalité des violences entre partenaires puisque les pressions psychologiques y sont prépondérantes : la violence verbale est de loin la plus fréquente (41,5%), suivie par les intimidations (22%), et ensuite les coups (15%). Les violences sexuelles touchent surtout les femmes (5,6%, contre 0,8% d'hommes), et ce sont également elles qui sont le plus enfermées ou mises à la porte (5,9%, contre 2,7% pour les hommes).
8,9% des femmes ont vécu des contacts ou des relations sexuelles forcées avant l'âge de 18 ans. La plupart du temps, l'auteur est un membre de la famille ou une personne de l'entourage proche. Et 23% de ces victimes féminines mineures n'ont jamais parlé de ces faits à quelqu'un. En outre, les victimes féminines de violence ne portent plainte que dans une minorité des cas (13,9%).
Cette étude permet donc de constater une différence entre le nombre de victimes répertoriées par les services de police et d'urgence et le nombre de victimes réelles. Un grand nombre d'entre elles ne portant pas plainte et refusent même dans la plupart des cas d'en parler.
Besoin d’aide ?
La brochure Violence, comment s’en sortir ? est d’abord destinée aux victimes de violence, mais aussi à tous ceux qui y sont confrontés directement ou indirectement. Elle contient des définitions, un grand nombre de conseils pratiques et une liste d’adresses de services d’aide pour assister les victimes dans leur recherche de soutien et de reconnaissance de leur problème.
L’Institut a élaboré un dépliant Brisons le silence avant qu'il ne nous brise en dix-sept langues, distribué dans les endroits susceptibles d'être fréquentés par des victimes de violence et plus particulièrement par les victimes allochtones. La situation des femmes immigrées peut avoir pour conséquence qu'elles sont davantage fragilisées par rapport aux phénomènes de violences entre partenaires: risque d'isolement, difficulté d'accès aux institutions, barrière linguistique, méconnaissance des structures d'aide, etc. La mesure devrait permettre ainsi aux victimes d'être orientées vers des services pouvant leur fournir une écoute dans leur propre langue et leur transmettre aide et conseil.
Pour toutes questions concernant les violences entre partenaires, vous pouvez aussi contacter « Ecoute violences conjugales » au numéro de téléphone gratuit 0800/30 030 du lundi au samedi de 9h00 à 20h00 (appel anonyme, écoute spécialisée et professionnelle). Vous pouvez également consulter le site internet www.ecouteviolencesconjugales.be.
Voir aussi
- Même au travail, ne détournez pas le regard. Agissez!
- Manuel relatif au Code de signalement des violences conjugales
- Enquête nationale sur l'impact de la violence entre partenaires sur le travail, les travailleurs et les lieux de travail
- Étude sur la violence intrafamiliale et la violence conjugale basée sur l'enquête de santé 2013