Campagne « Viol. Brisez le silence »

18 février 2014

A l’occasion de la Journée internationale de la Femme, le 8 mars 2013, lors de laquelle elles ont organisé un colloque intitulé « NON au viol ! » au Sénat, toute une série de recommandations ont été formulées et traduites en mesures concrètes. La ministre de l’Egalité des chances a ensuite demandé à l’Institut de réunir des experts afin de faire un tour d’horizon des différents éléments et d’aboutir à des solutions émanant du monde politique.

L’un des constats les plus préoccupants a été le chiffre noir et la nécessité d’inciter les victimes à porter plainte.

Les chiffres officiels en matière de violences sexuelles sont effectivement très élevés. En 2013, pas moins de 689 cas de violences sexuelles intrafamiliales ont été enregistrés au total. Dans la sphère publique, 2 903 viols ont été enregistrés l’an dernier et 195 viols collectifs. Les chiffres diminuent par rapport aux années précédentes. En 2010, on comptait encore 3 177 viols individuels et 271 viols collectifs en 2009.

Même si cela constitue une épreuve pénible, porter plainte permet à la victime de mettre les premiers mots sur le traumatisme subi. C’est aussi une étape indispensable pour qu’une enquête puisse être initiée afin qu’un jour, l’auteur puisse être jugé. Déposer plainte, c’est aussi une manière de favoriser l’écoute, l’accompagnement et l’orientation vers les bons interlocuteurs, d’être pris en charge de la façon la plus appropriée possible, dans l’espoir de parvenir à une juste réparation de la violence subie. Il paraît donc important de sensibiliser le grand public.

C’est la raison pour laquelle, en collaboration avec la police et l’Institut, la ministre de l’Egalité des chances lance une campagne visant à encourager les victimes de violences sexuelles à porter plainte.

Le viol et d’autres formes d’abus sexuel constituent un crime. Et qu’il soit clair, une fois pour toutes, que la victime d’un viol n’y est jamais pour rien. JAMAIS. Tous les mythes qui existent encore sur le viol doivent être brisés et les victimes doivent clairement comprendre qu’elles peuvent s’adresser à la police.

C’est à cela que sert cette campagne, comme en témoigne la vidéo. Nous vous demandons de la diffuser autant que possible dans la presse, sur vos sites Internet, dans les médias sociaux, etc. afin d’atteindre un maximum de personnes et de briser le silence. Pour ce faire, nous avons créé un PicBadge et un fond d’écran pour Facebook afin de permettre au citoyen de soutenir aussi la campagne par ce biais et de partager la vidéo. 

Nous avons par ailleurs créé un site Internet pour les victimes, leurs amis et leurs familles, à l’adresse : www.aideapresviol.be. Il est souvent très difficile pour les personnes confrontées à une situation épouvantable après un viol, de trouver toutes les informations nécessaires sur leur sentiment de culpabilité, les possibilités de porter plainte, la procédure à suivre, quand se rendre à l’hôpital, ce qu’elles doivent faire juste après les faits, etc. Nous avons également prévu, sur le site Internet, un système qui permet aux victimes de trouver facilement l’adresse et le numéro de téléphone de leur zone de police locale ou du service local d’assistance aux victimes. En cliquant sur la province dans laquelle la victime habite et en indiquant ensuite la zone de police locale, elle obtient immédiatement les données nécessaires (adresse et numéro de téléphone) pour contacter le poste de police le plus proche. Par ce moyen facile et simple, nous espérons encourager les victimes à porter plainte en leur fournissant les bonnes informations. Le site Internet a d’ailleurs été adapté pour pouvoir être consulté sur Smartphone et tablette.

L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a en outre diffusé une brochure, également destinée aux victimes et qui fait partie de la campagne. 20 000 brochures vont être envoyées par l’Institut aux commissariats de police, aux parquets, aux communes, aux CPAS, aux associations de femmes et de lutte contre la violence, etc. Ces organismes sont aussi invités à participer à la campagne « Viol. Brisez le silence » sur les réseaux sociaux, en diffusant le clip, en affichant le PicBadge, la photocover, le site, etc.