Communiqué de presse : Les femmes zappées du petit écran

31 mars 2011

Le Comité de pilotage du Plan pour la diversité et l'égalité dans les médias audiovisuels de la Communauté française dont est membre l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, a présenté le 31 mars 2011 le premier baromètre de l'égalité et de la diversité au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA).

Le baromètre a pour but de dresser un état des lieux de la représentation médiatique de la diversité et de l’égalité dans l’offre audiovisuelle de la Communauté française. « Le Baromètre est avant tout un outil de sensibilisation à destination des chaînes et des opérateurs audiovisuels, outil-miroir en quelque sorte, qui leur renvoie l’image que leurs productions donnent de la société » a déclaré Madame Fadila Laanan, ministre de la Culture, de l’Audiovisuel,  de la Santé et de l’Egalité des Chances.  

En mars 2010, la ministre de l'audiovisuel lançait un Plan en faveur de la diversité et de l'égalité dans les médias audiovisuels de la Communauté française, et désignait un Comité de pilotage chargé de coordonner ce plan qui s'étend sur trois ans et s'articule en deux axes : la publication d'un panorama des bonnes pratiques et la parution d’un baromètre.

Pour la réalisation du baromètre, plus de 200 heures de production ont été analysées. 23.657 intervenants, acteurs directs ou figurants ont été décrits sous l’angle du sexe, de l’âge, de l’origine, de la catégorie socio-professionnelle et du handicap.

Quelques chiffres sur la représentation des hommes et des femmes dans les médias audiovisuels :

  • La proportion de femmes à l’écran est de 31,4%, alors que dans la société belge, elles représentent 51%.
  • La sous-représentation des femmes est importante au sein des programmes d’information (30,42%) (journaux, débats et magazines d’information) et est particulièrement interpellante dans le sport (7,31%).
  • Une parité hommes-femmes est observée dans les métiers de journalistes et animateurs, mais uniquement en ce qui concerne les rôles premiers, c’est-à-dire ceux visibles à l’écran. Dans les rôles secondaires (comme journaliste de terrain), par contre, les femmes sont sous-représentées.
  • Leur visibilité est quasi inexistante pour celles perçues comme « non-blanche ».
  • Dans les télévisions locales, les femmes souffrent moins d’une sous-représentation (43,7%) mais le phénomène est variable d’une chaîne à l’autre (34,78% à la RTBF et 17,05% dans le groupe RTL).
  • Parmi les femmes journalistes, 73,6% ont entre 19 et 34 ans, tandis que seules 3,47% d’entre elles ont entre 50 et 64 ans (contre chez les hommes, respectivement 29,31% et 13,22%).
  • Les femmes sont deux fois moins souvent citées par leur simple prénom que les hommes. Et elles font également l’objet de deux fois moins que les hommes d’une indentification (avec mention de leur nom, prénom et fonction).
  • Quand elles sont qualifiées de victimes- ce qui arrive deux fois plus souvent que les hommes- elles ont deux fois moins le droit à la parole.
  • Les sujets dans lesquels elles apparaissent sont plus rarement professionnels que pour les hommes, et ils touchent en revanche davantage aux questions liées à l’âge.

Vous pouvez télécharger le baromètre de la diversité et de l’égalité dans les médias sur le site www.csa.be/diversité .

Représentation des femmes politiques dans les médias

A la demande du Comité de pilotage, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a également réalisé une analyse « Focus femmes politiques » sur la représentation des femmes politiques dans les médias audiovisuels. Le but est d’analyser la place que les médias offrent aux femmes qui s’investissent dans la gestion des affaires publiques et de voir si elle correspond ou non à la présence des femmes en politique.

Certes, la présence des femmes politiques au niveau local (un peu plus de 25% conseils communaux et collèges confondus) et leur visibilité dans les sujets locaux d’émissions d’informations (24,2%) ou de JT (24,5%) est quasiment identique.

Toutefois, au niveau régional et communautaire (40,7% au niveau des parlements et 26,1% au niveau des gouvernements) on s’aperçoit qu’il existe un écart en défaveur des femmes, dont la visibilité dans les sujets régionaux s’élève à 14,3% pour les émissions d’information et à 13,1% pour les JT.

Enfin, au niveau fédéral, la présence des femmes au Parlement s’élève à 38% et à 31,8% au gouvernement, mais à nouveau l’écart est important avec leur représentation dans les médias. Leur visibilité dans les « sujets belges » d’émissions d’informations est de 26,7% et de 27,6% dans les JT.

Il est donc apparu que la proportion des femmes politiques à l’écran était systématiquement (mis à part au niveau local) inférieure à celle de leurs homologues masculins.

Sont membres du Comité de pilotage du Plan pour la diversité et l’égalité dans les médias audiovisuels de la Communauté française : le CSA, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, la Fondation Roi Baudouin, l’Association des Journalistes Professionnels, la Direction de l’égalité des chances du Ministère de la Communauté française et le Service général de l’audiovisuel et des multimédias du Ministère de la Communauté française.

Contact

Elodie Debrumetz

Responsable Communication

Institut pour l’égalité des femmes et des hommes

Elodie.debrumetz@iefh.belgique.be

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