La Communauté germanophone s'engage dans la lutte contre la discrimination

19 decembre 2012

Début 2012, la Communauté germanophone adaptait un décret visant à lutter contre certaines formes de discrimination. Ce décret interdit la discrimination fondée sur 19 critères dits « protégés » (dont l’origine nationale ou ethnique, l’âge, l’orientation sexuelle, les convictions religieuses ou philosophiques, un handicap, le sexe et les critères apparentés (grossesse, transsexualisme,…), une caractéristique physique et génétique, etc.

Quels sont les effets et implications de ce décret ? Quels efforts sont entrepris par la Communauté germanophone et quelles initiatives sont prises au niveau local en matière de lutte contre la discrimination ? Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et l’Institut pour l’égalité des Femmes et des Hommes ont organisé une rencontre pour répondre à ces questions, ce 18 décembre à Eupen, en présence du Ministre-président de la Communauté germanophone, M. Karl-Heinz Lambertz et du ministre de la Famille, de la Santé et des Affaires sociales, M. Harald Mollers.

"L'égalité de tous les citoyens est une valeur fondamentale de notre société. Il s’agit aussi d’une priorité pour le gouvernement et les services publics de la Communauté germanophone. Pour mettre en œuvre le décret visant à lutter contre certaines formes de discrimination, la Communauté germanophone peut s’appuyer sur l’expérience de partenaires fiables, en particulier le Centre pour l’égalité des chances et l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes» , a déclaré le Ministre-président Karl Heinz Lambertz.

"Une autre étape importante dans la coopération entre la Communauté germanophone et le Centre pour l'égalité des chances a été franchie en juin 2012, avec la signature d'un accord sur la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. Via le Centre, les citoyens de la Communauté germanophone ont accès à une organisation neutre et un point de contact de confiance, dont l’objectif est aussi de défendre les intérêts et les droits des citoyens germanophones en termes d'égalité ", a ajouté le ministre Harald Mollers.

Si le dispositif antidiscrimination s’est encore vu renforcé en 2012, via l’adoption du décret antidiscrimination en Communauté germanophone, il progressera encore sur le plan structurel en 2013. Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes deviendront en effet « interfédéraux », ce qui signifie qu’ils seront compétents tant dans les matières fédérales que dans les matières régionales ou communautaires. L’objectif est d’avancer vers un système clair, complet et cohérent pour tous les citoyens, en mettant en quelque sorte des guichets antidiscrimination uniques à leur disposition, quels que soient les niveaux de pouvoir ou les compétences concernées.

« Parallèlement, nous mettons progressivement en place un réseau décentralisé de lutte contre la discrimination, plus proche des citoyens. En Région wallonne, cela se traduit notamment sur le terrain par notre collaboration avec les Espaces Wallonie, dont celui d’Eupen », a précisé Edouard Delruelle, directeur adjoint du Centre.

Le niveau local n’est pas en reste. « Nous sommes de plus en plus sollicités par les Villes et Communes et souhaitons mettre davantage notre expertise à leur disposition, à travers des rencontres, de la documentation, des avis juridiques, des formations,…. Le niveau local est un échelon incontournable de la politique de l’égalité des chances.  De plus en plus de villes et communes s’engagent dans des projets ciblés ou des plans de diversité. Certaines ont fait de choix d’attribuer la compétence de l’égalité des chances à un-e échevin-e, ce qui facilite la mise en place d’une politique locale de diversité et de non-discrimination », constate Edouard Delruelle.

Dans le même ordre d’idée, le Centre et l’Institut ont présenté une brochure consacrée à l’égalité des chances au niveau local. Elle vise à aider les Villes et les Communes à développer une politique locale de promotion de l'égalité, tant au niveau des services à la population qu’au niveau de la gestion du personnel. « L’égalité des chances est une matière transversale », a encore rappelé Michel Pasteel, directeur de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. « Elle doit être envisagée comme objectif mais aussi comme méthode de travail. Autrement dit elle doit être intégrée à l’ensemble des compétences et à tous les niveaux de pouvoir. »



[1] 19. MARZ 2012 — Dekret zur Bekämpfung bestimmter Formen von Diskriminierung