Mieux inclure les femmes en situation de vulnérabilité sur le marché du travail : des pistes concrètes issues du terrain
L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes publie aujourd’hui 20 propositions concrètes qui permettraient de lever certains obstacles structurels qui vulnérabilisent particulièrement certaines femmes sur le marché du travail. Destinées aux employeurs, aux pouvoirs publics et au monde associatif, ces mesures sont issues de bonnes pratiques expérimentées par 18 projets pilotes menés dans le cadre de l’appel à projets Bread & Roses entre 2023 et 2024.
Emplois précaires, temps partiels imposés, manque de solutions de garde d’enfants, difficultés de mobilité et discriminations multiples, les femmes en situation de vulnérabilité affrontent de nombreux obstacles dont les causes structurelles sont mises en évidence dans le rapport. Pourtant, le monde du travail explore encore trop peu les solutions nécessaires pour les surmonter.
À l’heure où la mise à l’emploi du plus grand nombre s’impose afin de répondre à l’objectif du gouvernement d’un taux d’emploi de 80%, le rapport présente des bonnes pratiques et des méthodes d’accompagnement aux approches humaines, centrées sur les besoins réels des participantes, souples et collaboratives permettant de transformer les trajectoires professionnelles de nombreuses femmes et de construire un marché du travail plus équitable.
Du côté des employeurs, les projets ont montré que la sensibilisation aux réalités vécues par ces femmes est un levier puissant. Former les employeurs et responsables RH aux biais inconscients permet de créer des environnements de travail plus inclusifs, quand la mise en place de dispositifs concrets, tels que des horaires adaptés aux transports publics ou des systèmes de mentorat, facilitent l’intégration durable des nouvelles recrues.
Les pouvoirs publics ont aussi un rôle crucial à jouer. L’étude recommande de renforcer les dispositifs d’accueil de l’enfance accessibles, d’améliorer la mobilité, de renforcer les services d’accompagnement social, de simplifier la reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger, et de soutenir financièrement les initiatives locales. Il est également essentiel d’impliquer les femmes concernées dans la conception des politiques qui les touchent, afin de garantir leur pertinence et leur efficacité.
Un appel à l’action collective
L’Institut appelle les pouvoirs publics, les employeurs et les acteurs de terrain à s’inspirer de ces bonnes pratiques pour construire un marché du travail plus juste, inclusif et durable.
Pour Michel Pasteel, directeur de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes « La vulnérabilité n’est pas une caractéristique intrinsèque des individus. Elle résulte de dynamiques structurelles - sociales, économiques, institutionnelles - qui rendent l’accès au marché du travail inégal. Les projets pilotes que nous avons soutenus montrent qu’en adoptant les dispositifs d’inclusion, il est possible de lever ces obstacles et de permettre à chacun·e de trouver sa place. L’inclusion des femmes en situation de vulnérabilité est non seulement une question de justice sociale, mais aussi un levier de cohésion et de prospérité pour toute la société. »