Écrire avec un langage inclusif sur le plan du genre
Pourquoi utiliser un langage inclusif sur le plan du genre ?
Comme son nom l’indique, le langage inclusif n’exclut personne. Il permet aux femmes, aux personnes transgenres, aux personnes de genre non binaire et aux hommes de se reconnaître ou de se sentir concerné·e·x·s, non seulement dans les images, mais aussi dans les textes et les messages. La langue est le reflet de la société, elle façonne notre conception du monde, nos pensées et nos actions, et elle véhicule des stéréotypes. Ainsi, l’invisibilité des femmes, des personnes transgenres et des personnes de genre non binaire dans la langue reflète leur statut « inférieur » et les discriminations à leur égard dans la société. La façon dont nous utilisons la langue joue un rôle capital dans la lutte pour l’égalité de genre. Le langage inclusif constitue par conséquent une pratique que l’Institut, qui défend précisément l’égalité de genre, utilise activement. Nous encourageons tout le monde à le faire également.
9 conseils pour écrire de façon inclusive
Le langage inclusif étant une pratique en constante évolution, il n’existe pas de règles absolues et figées en la matière. Le contenu de cette page peut donc évoluer, car l’Institut continue de chercher des manières de rendre la communication plus inclusive et de l’adapter aux changements au sein de la société.
- Lors de la rédaction d’un texte, il faut réfléchir au préalable à une formulation inclusive. N’attendez pas que le texte soit écrit pour y songer. Il est beaucoup plus difficile d’adapter un texte déjà écrit. Appliquez un style d’écriture inclusive au texte dès le début. De cette façon, le langage inclusif deviendra un automatisme.
- Utilisez au maximum des termes épicènes (dont la forme ne varie pas selon le genre), neutres, collectifs, génériques ou des expressions englobantes, et évitez les marqueurs de genre lorsqu’ils ne sont pas nécessaires.
Exemples : les membres, les partenaires, les responsables, les spécialistes, le personnel/les membres du personnel (plutôt que « les collaborateurs et les collaboratrices » ou « les collaborateur·rice·s »), le public, les droits humains (plutôt que « les droit de l’Homme »), un grand nombre de (plutôt que « de nombreux et nombreuses »), la direction (plutôt que « le directeur/la directrice »), la clientèle (plutôt que « les clientes et les clients »), chaque responsable (plutôt que « chacun·e des responsables »), les membres avec qui (plutôt que « les membres avec lesquel·le·s »), Nous vous prions de (plutôt que « Vous êtes prié·e de »), les personnes. - Utilisez la double/triple forme, en plaçant les termes par ordre alphabétique, et en utilisant ensuite le point médian dans la suite de la phrase pour faire le double accord éventuel.
Exemples : les travailleuses et les travailleurs sont tenu·e·s de… ; la ou le juge d’instruction ; celles et ceux ; tous et toutes ; les collaborateurs fédéraux et les collaboratrices fédérales ; l'organisation recrute un ou une comptable : elle, il ou iel aura pour tâches de… - Utilisez le point médian ou point milieu dont l’objectif est de mettre les différentes identités de genre sur un pied d’égalité. Privilégiez le point médian au tiret et à la barre oblique. N’utilisez pas les parenthèses, qui sont utilisées dans un texte pour donner des informations non essentielles. Elles sont dès lors inappropriées dans le cadre de l’écriture inclusive, car elles semblent donner un rôle subordonné à la forme féminine.
Exemples : travailleur·se ou travailleur·se·x (plutôt que travailleur(se), travailleur-se, travailleur/se) ; représentant·e·x·s ; utilisateur·rice·x ; Tout·e·s les élu·e·s sont satisfait·e·s du travail réalisé. ; elle·iel·il ; La·Le secrétaire d’État à l’Égalité des chances sera présent·e à la prochaine réunion. - Accordez les pronoms et les noms de fonctions, grades, métiers, titres et autres qualificatifs selon la préférence et/ou l’identité de genre de la personne dont vous parlez/à qui vous vous adressez.
Exemples : elle OU iel OU il, selon le genre de la personne en question ; Sarah la traductrice (plutôt que Sarah le traducteur) de l’Institut. - Lorsque vous ne connaissez pas la préférence ou l’identité de genre de la personne en question, veillez à utiliser une formulation la plus inclusive possible, par exemple en mentionnant les différents pronoms (elle·iel·il) côte-à-côte et en choisissant des termes épicènes.
Exemples : Nous accueillerons prochainement un·e nouveau·elle collègue. Elle·Iel·Il rejoindra l’équipe communication ; Claude entrera en fonction en tant que responsable (plutôt que chef ou cheffe) de l’équipe logistique. - Dans les courriers et les e-mails, évitez une formulation genrée dans l’adresse, la formule d’appel et la formule de politesse, certainement lorsque vous ne connaissez pas l’identité de genre de la personne à qui vous écrivez.
Exemples : « Bonjour, » plutôt que « Bonjour Madame, Bonjour Monsieur, » ou, si vous souhaitez personnaliser le courrier, « Bonjour Dominique Leclerc, J’ai le plaisir de … » ou « Dominique Leclerc, j’ai le plaisir de … », plutôt que « Madame Leclerc » ou « Madame Dominique Leclerc » ; « Dominique Leclerc, Rue des Lilas… » plutôt que « Madame Dominique Leclerc, Rue des Lilas… » ; « Veuillez agréer mes meilleures salutations » plutôt que « Veuillez agréer, Madame, mes meilleures salutations » ou, si vous avez utilisé le prénom et le nom dans la formule d’appel : « Veuillez agréer, Dominique Leclerc, mes meilleures salutations » plutôt que « « Veuillez agréer, Madame Dominique Leclerc, mes meilleures salutations ». - Évitez les expressions qui renforcent les stéréotypes telles que « gérer en bon père de famille » (gérer en personne prudente et raisonnable), « le panier de la ménagère » (le panier du ménage), « femme de ménage » (employé·e de ménage ou aide-ménagère), « homme de métier » (personne du métier, spécialiste, technicien·ne), « le sexe faible », « un garçon manqué », « pleurer comme une fillette ».
- Lorsque vous faites une énumération, ne mettez pas toujours les hommes en premier, les femmes en second et les personnes de genre non binaire en dernier. Écrivez aussi « les femmes, les personnes de genre non binaire et les hommes » ou « les personnes de genre non binaire, les femmes et les hommes », au lieu de mettre systématiquement partout « les hommes, les femmes et les personnes de genre non binaire » et alternez régulièrement.
Retrouvez plus d'infos et de conseils dans le Petit guide pour une écriture respectueuse du genre des autorités fédérales.