Diffusion non consentie de contenus à caractère sexuel (« revenge porn »)

Définition

Non consensual intimate images (NCII) abuse ou le revenge porn consiste à diffuser des contenus de nus ou à caractère sexuel (images, vidéos ou enregistrements) sans l’autorisation de la personne qui y apparaît. La diffusion peut aller de l’envoi à des tiers par le biais de canaux de communication privés tels que WhatsApp au téléchargement du contenu sur des médias sociaux ou des sites web (pornographiques). Il peut également s’agir de transmettre le contenu à une seule personne ou simplement de montrer les images. Peu importe que la personne représentée ait donné l’autorisation de créer ces images ou qu’elle les ait créées elle-même ; dès lors que cette personne n’a pas donné l’autorisation de montrer ou de diffuser les images, il est question de revenge porn.

Le terme « revenge porn » suggère que les images sont diffusées dans un but de vengeance, mais en réalité, les motifs des auteur-e-s peuvent être divers :

  • Ils/Elles peuvent vendre les images à des tiers, par exemple des sites internet.
  • Ils/Elles peuvent montrer les images à leurs ami-e-s pour s’amuser.
  • Ils/Elles peuvent diffuser les images pour faire étalage de leurs « conquêtes » auprès de leurs ami-e-s.

Il est important ici de retenir que, quelle que soit l’intention des auteur-e-s, le fait de montrer ou de diffuser des images à caractère sexuel est punissable.

En outre, le terme « revenge » donne aussi l’impression que la victime doit avoir fait quelque chose de mal et qu’elle mérite cette vengeance. Ce n’est évidemment pas le cas. Le législateur belge utilise donc l’expression plus correcte de « diffusion non consentie de contenus à caractère sexuel ».

La diffusion non consentie est passible de lourdes amendes et d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans.

Recherche

Une recherche de l’Institut montre que les images intimes d’1% des Belges (presque autant de femmes que d’hommes) ont déjà été diffusées ou mises en ligne sans leur consentement. Sur la population belge âgée de 18 à 64 ans, cela représente environ 70 000 cas. Et il s’agit uniquement des personnes qui savent que leurs images ont été diffusées. L’étude réfute également l’idée selon laquelle cette diffusion non consentie ne concerne que les jeunes. En effet, la victime la plus âgée de la recherche avait 65 ans.

L’impact de la diffusion non consentie d’images à caractère sexuel est énorme. Une fois qu’une telle image circule sur internet, différentes personnes peuvent poursuivre sa diffusion à un rythme rapide. Une personne qui en fait l’expérience peut y être confrontée en permanence. De plus, pour les personnes qui ne savent pas exactement où s’adresser pour obtenir de l’aide ou des informations, il n’est pas facile de faire supprimer ces images. Les victimes dont les images ont été diffusées sans leur consentement sont donc confrontées à une grande incertitude. Ainsi, dans la recherche de l’Institut, seule une personne sur dix a déclaré être certaine que les images ne circulaient plus.

La diffusion du contenu à caractère sexuel d’une personne sans son consentement est punissable. Cependant, seule une personne sur six signale les faits à la police. Certain-e-s ont honte de ce qui s’est passé et n’osent donc pas aller voir la police. D’autres indiquent qu’ils-elles ne savaient pas que cette pratique était punissable. 

Concernée-e en tant que victime ou témoin ?

Vous reconnaissez votre propre situation ou celle d’une autre personne dans la définition ci-dessus ? Sachez que vous n’êtes pas seul-e – nous pouvons apporter notre aide. Recevez des informations et bénéficiez d’un soutien en tant que victime ou en tant que témoin ou personne de soutien.