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Qu’est-ce que les violences sexuelles numériques ?

Les violences sexuelles numériques sont une forme de violences sexuelles où la technologie joue un rôle important. Cette expression désigne tout acte sexuel qui a lieu en ligne et/ou par l’intermédiaire d’applications technologiques telles que les smartphones, les applications ou l’intelligence artificielle, et pour lequel toutes les parties concernées ne sont pas pleinement consentantes.

Il existe de nombreuses formes différentes de violences sexuelles numériques. Il peut s’agir, par exemple ;

  • de la diffusion en ligne d’images de nus d’une personne sans son consentement,
  • de l’obligation de prendre et de transmettre des images de nus,
  • ou de la réception indésirables d’images de nus (y compris les « dickpics »).

Ces pratiques constituent toutes une violation de l’intégrité sexuelle d’une personne. Même si les remarques sexistes sont totalement inacceptables et peuvent également se produire en ligne, elles ne relèvent pas des violences sexuelles numériques. En effet, les violences sexuelles numériques impliquent une violation de l’intégrité sexuelle d’une personne.

Le consentement est un aspect fondamental de toute communication sexuelle ou de tout contact sexuel, même lorsque cela a lieu en ligne. Dans le monde numérique d’aujourd’hui, l’envoi de messages ou de photos à caractère sexuel ou le fait de faire des rencontres en ligne font partie de l’expérience actuelle de la sexualité. Il n’y a donc rien de mal à cela, tant que toutes les personnes concernées y consentent volontairement et sans pression ni contrainte. Et qu’elles continuent à y consentir, car un consentement donné auparavant peut être retiré à tout moment.

Tout sur le consentement

Conséquences et impact

Certain·e·s pensent que, puisque les violences sexuelles numériques n’impliquent pas nécessairement un contact physique entre l’auteur·e et la victime, leur impact est minime. Rien n’est moins vrai. Les violences sexuelles numériques ont un impact majeur sur la vie des victimes. En raison de la digitalisation de la société, cet impact s’étend également aux différents aspects de leur vie, tant sur le plan personnel que professionnel. Par exemple, les victimes déclarent ressentir toutes sortes de formes de stress mental. Certaines victimes craignent les réactions de leur famille, de leurs ami·e·s ou de leurs collègues. Elles n’osent pas parler de ce qu’elles ont vécu et ne cherchent donc pas d’aide. Certaines victimes changent même d’emploi ou de nom, déménagent ou se retirent complètement du monde en ligne.

Les nombreuses possibilités offertes par la technologie, la variété de canaux de communication, l’anonymat,la vitesse à laquelle les informations se propagent en ligne et le manque de contrôle contribuent à l’impact profond des violences sexuelles numériques. Par exemple, une fois qu’une photo à caractère sexuel est partagée en ligne sans consentement, différentes personnes, qu’il s’agisse de connaissances ou d’inconnu·e·s, peuvent rapidement la diffuser à leur tour. Pour les victimes, cette situation est source d’incertitude. De plus, pour les victimes qui ne savent pas quelles organisations contacter pour obtenir des informations et de l’aide, il n’est pas facile de faire supprimer ces photos. Sachez que vous n’êtes pas seul·e – L’Institut peut vous aider.

Lien avec d’autres formes de violences

Les violences sexuelles numériques ne surviennent pas toujours seules. Elles peuvent être étroitement liées à d’autres formes de violences telles que les violences sexuelles hors ligne, les violences entre partenaires et les violences liées à l’honneur. Dans certains cas, les violences sexuelles numériques vont de pair avec d’autres formes de violences, tandis que dans d’autres cas, elles peuvent conduire à une autre forme de violence ou en être le prolongement.

Dans le cas de la violence entre partenaires, les violences sexuelles numériques peuvent être une forme de contrôle et de pouvoir exercés par l’auteur·e. Par exemple, elles peuvent être utilisées pour humilier un·e (ex-)partenaire ou l’isoler de son réseau social. En outre, des images ou des enregistrements à caractère sexuel, réalisés ou obtenus avec ou sans consentement, peuvent également être utilisés comme moyen de chantage, par exemple pour maintenir la relation ou pour empêcher un signalement à la police.

Les violences sexuelles numériques peuvent également avoir un lien avec les violences liées à l’honneur. Dans certaines communautés, l’envoi de photos ou d’images à caractère sexuel pourrait être considéré comme une atteinte à l’honneur sexuel et familial. Il existe même de véritables « comptes fisha » où sont publiées des photos (à caractère sexuel) et des données privées concernant, principalement, des filles qui auraient eu un comportement « contraire à l’honneur ».

Les formes de violences sexuelles hors ligne peuvent également être associées à des violences sexuelles numériques. Par exemple, il arrive qu’un viol ou une atteinte à l’intégrité sexuelle soit filmé. Ces images sont ensuite parfois utilisées comme moyen de chantage pour dissuader la victime de porter plainte à la police.

Rôle de l’Institut

Suite à une recommandation rédigée par l’Institut à propos de la diffusion non consentie d’images à caractère sexuel, l’Institut s’est vu attribuer une nouvelle compétence en 2020. Ainsi, non seulement les victimes de discrimination fondée sur le genre, mais aussi les victimes de violences sexuelles numériques peuvent s’adresser à l’Institut. L’Institut vous informe sur vos droits et vos possibilités d’action, vous donne des conseils (juridiques) et vous apporte un soutien pour supprimer les images. Les témoins et les personnes de soutien peuvent également s’adresser à l’Institut pour obtenir des informations sur leurs droits et des conseils juridiques. Votre demande d’aide fera l’objet de toute l’attention de l’Institut, qui traite chaque question, signalement ou plainte de manière confidentielle. En outre, aucune démarche ne sera entreprise sans votre autorisation préalable. Contactez l’Institut si vous êtes victime de violences sexuelles numériques.

Vous êtes mineur·e ? Child Focus peut vous fournir de plus amples informations sur les violences sexuelles numériques visant les enfants et les jeunes.