Qu’est-ce que le contrôle coercitif ?

La  loi #StopFéminicide définit le contrôle coercitif comme un ensemble de comportements coercitifs ou de contrôle, continus ou répétés, qui causent un dommage psychique. En d’autres termes, il s’agit d’un schéma de comportements visant à contrôler une·e partenaire tout en le·la privant de ses ressources et de sa liberté. Cela se manifeste par des stratégies subtiles et répétées qui peuvent relever du contrôle et/ou de la coercition.  

Comportements coercitifs et contrôlants selon la loi #StopFéminicide

Les comportements coercitifs sont « un acte ou une série d'actes d'agression, de menaces, d'humiliation et d'intimidation ou d'autres abus qui ont pour but de blesser, punir ou effrayer la victime ». 

Les comportements contrôlants désignent « un ensemble d'actes visant à rendre une personne subordonnée ou dépendante en l'isolant de ses sources de soutien, en exploitant ses ressources et ses capacités à des fins personnelles, en la privant des moyens nécessaires à son indépendance, à sa résistance et à sa fuite, ou en réglementant son comportement quotidien ».

Exemples de stratégies de coercition et de contrôle 

• Isoler son·sa partenaire et lui interdire de voir ses proches ;
• Critiquer incessamment son·sa partenaire ;
• Microgérer la vie quotidienne ;
• Menacer ;
• Contrôler la relation avec les enfants ;
• Contrôler et faire peur via des sautes d’humeur (colère, chantage, etc.)
• Imposer des règles arbitraires et exiger à son·sa partenaire d’être constamment disponible ;
• Surveiller les réseaux sociaux et installer des applications de traçage ;
• Humilier ou harceler ;
• Forcer des rapports sexuels et/ou manifester une jalousie excessive ;
• Prendre le contrôle des finances et des ressources essentielles (médicaments, la nourriture, le chauffage, téléphone, transports, etc.) ;
• Contrôler l’apparence et l’alimentation.

Après la séparation, le contrôle coercitif peut continuer, les stratégies peuvent donc changer et s’adapter à ce nouveau contexte. Elles peuvent inclure par exemple :

• Exercer une pression économique, par exemple en ne payant pas la pension alimentaire, en retirant l’argent des comptes conjoints, ou continuant à s’endetter au nom de son ex-partenaire ;
• Utiliser les droits de visite ou de garde des enfants pour maintenir un contrôle ;
• Abuser des procédures judiciaires pour épuiser ou intimider la victime ;
• Saper les capacités parentales du parent victime.

Récits de personnes ayant vécu un contrôle coercitif de la part d’un (ex-)partenaire :

Les conséquences du contrôle coercitif

Le contrôle coercitif peut avoir des conséquences profondes tant pour le·la partenaire qui en est victime que pour les enfants qui y sont exposés ou directement visés. Cette forme de violence peut causer :

• Des dommages psychologiques et émotionnels, tels que l’anxiété, la dépression ou une perte d’estime de soi.
• Des impacts économiques, avec une perte d’autonomie financière et des difficultés à reconstruire une vie indépendante.
• Des effets sociaux, comme l’isolement et la rupture des liens avec les proches.

Les enfants, même lorsqu’ils ne sont pas directement visés, subissent aussi les effets de ce climat de contrôle et de peur, ce qui peut affecter leur bien-être et leur développement à long terme. 

Regardez les vidéos ci-dessous pour en savoir plus.