Faire l’expérience d’une forme de violences sexuelles en ligne est un événement bouleversant. Vous vous sentez peut-être démuni-e parce que vous ne savez pas exactement quoi faire ni où vous adresser pour obtenir plus d’informations et du soutien. C’est la raison pour laquelle nous vous fournissons ci-après des informations supplémentaires sur ce que vous pouvez faire ou sur les instances auxquelles vous pouvez vous adresser pour obtenir plus d’informations ou une oreille attentive.
Cherchez du soutien et parlez-en
Le fait d’être confronté-e à des violences sexuelles en ligne peut susciter de nombreuses émotions différentes. Vous pouvez vous sentir angoissé-e ou même honteux-se de ce qui s’est passé. Peut-être même que vous vous sentez coupable. Vous n’êtes cependant jamais responsable d’avoir été confronté-e à des violences sexuelles en ligne.
Il peut être difficile de parler de ce qui s’est passé. Vous préférez peut-être vous taire et oublier. Cependant, il peut être utile de chercher du soutien auprès de votre famille ou de vos ami-e-s et d’en parler. Ils-Elles peuvent non seulement vous offrir une oreille attentive, mais aussi vous aider et vous soutenir lorsque vous décidez d’entreprendre certaines actions, comme par exemple déposer une plainte.
Vous avez du mal à parler des faits avec votre famille ou vos ami-e-s, mais vous aimeriez quand même raconter votre histoire ? Dans ce cas, contactez Télé-Accueil, un service d’écoute par téléphone au 107. Vous pouvez y contacter de manière anonyme. Les bénévoles de Télé-Accueil prendront le temps d’écouter votre histoire.
Prenez contact avec l’Institut
Si vous êtes victime de diffusion non consentie de contenus à caractère sexuel, de voyeurisme, de deepnudes, de menaces de diffusion de vos images intimes ou que vous recevez des dickpics non sollicitées, l’Institut peut vous aider en vous informant à propos de vos droits, de vos obligations et de vos possibilités d’actions. L’Institut vous apporte son soutien et entreprend parfois des démarches judiciaires avec vous.
Vous pouvez prendre contact à tout moment avec l’Institut, dans l’anonymat le plus complet et sans aucune obligation, si vous :
- souhaitez de plus amples informations au sujet de vos droits et obligations.
- souhaitez obtenir davantage d’informations sur la suppression d’images, ou bénéficier d’une aide pour ce faire.
- souhaitez déposer plainte ou introduire un signalement auprès de l’Institut.
- voulez déposer plainte auprès de la police mais que vous souhaitez de plus amples informations sur les conséquences de cette plainte.
L’Institut traite toute question, signalement ou plainte de manière confidentielle et n’entreprendra jamais de démarches sans votre accord.
Contactez-nous :
- en appelant le numéro gratuit 0800/12 800.
- en remplissant le formulaire de signalement en ligne.
- en envoyant un e-mail à l’adresse suivante : egalite.hommesfemmes@iefh.belgique.be.
- en utilisant le formulaire de contact.
Vous êtes mineur-e ou vous l’étiez au moment où les images ont été prises ? Prenez contact avec Child Focus en appelant le numéro d’urgence gratuit 116 000 (24h/24) ou en envoyant un e-mail à l’adresse suivante : 116000@childfocus.org.
Manuel – supprimer des images à caractère sexuel
L’Institut a élaboré un manuel qui explique, étape par étape, comment procéder pour signaler vous-même des images auprès des plateformes afin de les faire supprimer. D’autres plateformes viendront s’ajouter à ce manuel au fil du temps. Le manuel explique également comment déposer plainte à la police, ainsi que les conséquences d’une plainte.
Vous ne trouvez pas les informations que vous cherchez dans ce manuel ? Ou les images en question n’ont pas été supprimées ? Prenez contact avec l’Institut et nous examinerons ensemble la façon dont nous pouvons vous aider.
La plateforme Stopncii.org
Si vous savez que quelqu’un possède des images intimes de vous, mais refuse de les supprimer et que vous craignez que vos images intimes aient été ou soient partagées, vous pouvez télécharger vos images de manière préventive sur le site https://stopncii.org/. Ce site web a été développé par UK Revenge Porn Helpline, une organisation qui a des années d’expérience en matière de diffusion non consentie de contenus à caractère sexuel. Après avoir téléchargé vos images, celles-ci seront transformées en une empreinte numérique (un « hash »). Sur la base de cette empreinte, l’image peut être reconnue, mais elle ne peut pas être reconstituée. Cette empreinte (et donc pas l’image en elle-même), est partagée avec les canaux sociaux qui participent à l’initiative, tels que Facebook, TikTok, OnlyFans, Reddit, Bumble et Instagram. Lorsque quelqu’un essayera de diffuser cette image, elle sera reconnue sur la base de son empreinte numérique et bloquée.
Le site web permet également, si vous le souhaitez, d’être tenu-e au courant du processus et donc de voir si l’image a déjà été bloquée.
Attention ! Vous pouvez uniquement utiliser ce site web si vous étiez majeur-e lorsque l’image a été créée.
Si vous rencontrez des difficultés dans l’utilisation de ce site web, si vos images ont été diffusées via d’autres canaux qui ne collaborent pas encore avec StopNCII.org, ou si vous êtes à la recherche d’une autre forme d’assistance ou que vous souhaitez introduire un signalement auprès de l’Institut, n’hésitez pas à nous contacter.
Déposez plainte auprès de la police
Les violences sexuelles en ligne sont des faits graves et punissables. Nous vous recommandons dès lors de déposer une plainte auprès de la police. Pour ce faire, il suffit de vous rendre au commissariat de police local ou de prendre rendez-vous par téléphone ou en ligne. Lorsque vous prenez rendez-vous, vous pouvez déjà indiquer au préalable de quoi il s’agit et expliquer brièvement le contexte, afin de pouvoir prendre rendez-vous avec un-e fonctionnaire de police qui dispose peut-être déjà d’une certaine expérience avec ce genre de faits.
Il peut parfois être effrayant de porter plainte auprès de la police. Peut-être avez-vous peur de leur réaction ou honte de ce qui s’est passé, ou peut-être avez-vous des questions concernant ce qui va se passer ensuite après avoir déposé plainte. Vous ne devez pas nécessairement vous rendre seul-e au bureau de police pour déposer plainte. Vous pouvez toujours vous faire assister par un-e avocat-e ou une personne de confiance, comme un membre de votre famille ou un-e ami-e. Vous trouverez des informations sur les conséquences d’une plainte auprès de la police dans ce manuel de l’Institut. N’hésitez pas à contacter l’Institut si vous avez des questions.
Une fois que vous avez décidé de déposer une plainte auprès de la police, vous pouvez vous y préparer en rassemblant des preuves. Voici quelques conseils à cet effet :
- Apportez toutes les preuves avec vous, si possible sous forme tant numérique qu’analogique, le cas échéant. Il peut entre autres s’agir de captures d’écran de sms, de messages WhatsApp ou d’e-mails dont il ressort par exemple clairement qu’une personne menace de diffuser vos images ou les a déjà diffusées.
- Veillez à ce que la date et l’heure apparaissent clairement sur les captures d’écran.
- Sur le site web https://chayn.be, vous trouverez plus d’informations sur la manière de collecter des preuves et sur les éléments qui peuvent constituer des preuves.
Pour obtenir davantage d’informations à ce propos, consultez le manuel de l’Institut.
Interpellez l’auteur-e au sujet de son comportement
Si vous vous sentez suffisamment en sécurité et à l’aise, envisagez d’interpeller l’auteur-e au sujet de son comportement. Pour ce faire, vous pouvez demander le soutien de votre famille ou de vos ami-e-s pour signifier à l’auteur-e qu’il-elle commet un délit et lui demander de cesser immédiatement ce comportement. L’Institut a mis au point différents modèles de messages/lettres qui peuvent être utiles dans ce contexte.
Plusieurs modèles de messages/lettres ont ainsi été prévus, en fonction :
- de la forme de violences sexuelles en ligne : sextorsion, deepnudes, diffusion non consentie d’images intimes, dickpics indésirables et non sollicitées ;
- de l’expéditeur-rice du message/de la lettre : victime, témoin, receveur-se, dirigeant-e d’entreprise/manager ;
- du canal de communication : pour les réseaux sociaux, par e-mail /courrier papier.
Téléchargez les modèles de messages/lettres.