Définition
Le cyberflashing est l’envoi non sollicité et indésirable de photos ou de vidéos à caractère sexuel par Bluetooth ou AirDrop ou par des canaux de communication numériques tels que le sms ou la messagerie instantanée. Le contenu à caractère sexuel transmis dans le cadre du cyberflashing peut inclure aussi bien de la pornographie (extrême) que des images de nus de l’auteur-e. Un exemple courant est celui des « dickpics », des photos d’organes génitaux masculins (partiellement ou totalement) dénudés. Malgré ce que le nom suggère, les situations de cyberflashing ne sont souvent pas ponctuelles ou de courte durée. Il s’agit généralement de confrontations personnelles où les personnes sont fréquemment bombardées d’images à caractère sexuel indésirables sur une longue période, sans le moindre contrôle sur la réception ou le visionnage des images envoyées.
Le cyberflashing via la technologie Bluetooth ou AirDrop est un phénomène relativement récent. Il consiste à envoyer des images à caractère sexuel indésirables dans des lieux publics souvent bondés, tels que les transports publics. La particularité du cyberflashing via Bluetooth ou AirDrop réside dans le fait qu’il faut une certaine proximité pour pouvoir envoyer les images. En outre, l’auteur-e peut choisir d’envoyer les images à tous les appareils se trouvant dans ce périmètre particulier, ou de manière très ciblée à une personne en particulier. Les victimes qui sont entourées d’un grand groupe de personnes et qui reçoivent une image à caractère sexuel non sollicitée par Bluetooth ou AirDrop indiquent souvent avoir peur parce qu’elles ne savent pas qui est l’expéditeur-rice. Lorsque cela se produit dans une pièce où l’expéditeur-rice et le-la destinataire sont pratiquement seul-e-s, les personnes concernées déclarent se sentir très intimidées.
Une personne qui reçoit des photos ou des vidéos à caractère sexuel indésirables peut porter plainte auprès de la police.
Recherche
Le cyberflashing peut donc englober de nombreuses formes différentes d’images à caractère sexuel. Cependant, les recherches se concentrent principalement sur une forme particulière de cyberflashing, à savoir l’envoi indésirable de dickpics.
Dans une recherche récente de l’Institut, 15% des femmes ont déclaré avoir déjà reçu une photo non sollicitée sur laquelle l’expéditeur-rice apparaît nu-e. Chez les hommes, ce pourcentage est de 7%. Les femmes sont donc deux fois plus souvent confrontées à ce phénomène que les hommes.
Une autre étude réalisée à la demande de la secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité et menée auprès de jeunes âgé-e-s de 15 à 25 ans montre clairement que les filles et les femmes reçoivent plus souvent des dickpics non sollicitées que les garçons et les hommes. Environ un tiers des filles interrogées dans le cadre de l’étude ont déjà reçu une dickpic indésirable. Au total, un-e jeune sur cinq (filles et garçons) a déjà reçu une dickpic non sollicitée.
L’étude ne se penche pas seulement sur la prévalence, mais aussi sur les motivations des expéditeur-rice-s de ces dickpics non désirées. Parmi les principales raisons citées, les expéditeur-rice-s ont mentionné l’intention d’exciter sexuellement le-la destinataire, de flirter ou l’espoir que le-la destinataire envoie à son tour des images intimes de lui/d’elle-même. De plus, certain-e-s répondant-e-s ont également indiqué qu’ils-elles considéraient cela comme une plaisanterie. Il est intéressant de noter toutefois que 23% des personnes interrogées ont déclaré avoir déjà envoyé des dickpics non sollicitées dans le but de harceler ou d’intimider le-la destinataire.
Concernée-e en tant que victime ou témoin ?
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