Sexisme

L’Institut veut combattre toutes les formes de sexisme et dresser un aperçu clair et compréhensible du phénomène. À la demande de l’Institut, Magda Michielsens a réalisé une étude sur la définition du concept de sexisme. Les attitudes stéréotypées de la population belge ont été examinées dans le cadre de la recherche Beyond the Box.

En 2020, l’Institut a organisé une grande enquête sur les expériences et l’opinion des Belges en matière de sexisme dans différents domaines. Cette enquête a été baptisée #YouToo?, par analogie avec le mouvement #MeToo.

D’un point de vue sociologique, qu’est-ce que le sexisme ?

Le sexisme est l’ensemble des préjugés, des croyances et des stéréotypes concernant les femmes et les hommes ; il se fonde sur le principe selon lequel les hommes sont plus importants que les femmes et sur la souhaitabilité de cette relation. Autre élément important : le sexisme se base sur la supposition que les femmes et les hommes sont fondamentalement différent-e-s et que ces différences sont associées à des rôles spécifiques et à des positions dans la société.

Le sexisme semble être une problématique datant d’un autre siècle, mais il est souvent ancré de façon invisible dans toutes sortes d’habitudes, de structures et d’idées obsolètes. Le sexisme est un phénomène tenace. En prendre conscience et s’en libérer est en réalité la mission de toute une vie.

Le sexisme ne se situe pas uniquement dans la tête des gens. Il s’exprime dans des actes qui font une distinction injustifiée entre les femmes et les hommes et qui ont des conséquences défavorables. La discrimination basée sur le sexe est l’un des comportements susceptibles d’être engendrés par le sexisme, mais le harcèlement sexuel peut également en être une conséquence.

Le sexisme est un terrain fertile pour la discrimination et le harcèlement, et il mène en outre aussi à des déséquilibres de pouvoir structurels. Le sexisme s’exprime notamment dans les doubles standards, le fait de ramener les femmes (et les hommes) à leur corps ou à leur sexualité, le manque de respect et la dévalorisation des femmes.

Souvent, le sexisme est considéré comme un problème qui touche uniquement les femmes, mais les hommes peuvent eux aussi en subir les conséquences fâcheuses.

Le sexisme est différent de la transphobie, mais il existe cependant un lien. Revendiquer le droit de pouvoir se définir indépendamment des caractéristiques biologiques peut susciter beaucoup de réticence de la part des personnes qui préfèrent une organisation stéréotypée et sexiste de la société. Cela s’applique également à l’holebiphobie et au fait de revendiquer le droit d’aimer en dehors du cadre hétérosexuel stéréotypé prescrit.

Enfin, il est également important de se rendre compte que le sexisme ne fonctionne pas de la même façon pour tout le monde. En fonction des autres caractéristiques personnelles, la forme concrète que revêt le sexisme peut même être inversé. Par exemple, les jeunes femmes et les femmes plus âgées ne sont pas confrontées aux mêmes stéréotypes. Les jeunes hommes et les jeunes femmes marocain-e-s sont aborde-é-s différemment. Le fait d’être enceinte est un évènement positif, mais apparemment uniquement lorsque la personne en question correspond aux normes sociétales en matière de grossesse. 

L’Institut dispose des moyens juridiques lui permettant de combattre le sexisme dans deux domaines :

1. Les stéréotypes de genre sexistes qui incitent à la discrimination
2. Le harcèlement sexuel dans des lieux publics

En 2022, l’Institut a réalisé une analyse approfondie de la Loi Sexisme. Cette analyse aborde notamment ce que la loi signifie en pratique pour les victimes et au sein de la police plusieurs années après son entrée en vigueur ainsi que les recommandations de l’Institut pour une meilleure protection contre le sexisme dans l’espace public.